19 oct. 2013

Plan communal de sauvegarde exercice à Saint-Germain-et-Mons

Depuis le début de l'année, le Conseil municipal de Saint-Germain-et-Mons, commune de moins de 800 habitants située à 12 km de Bergerac (Dordogne) a travaillé à la mise en place du Plan communal de sauvegarde. Un plan d'organisation d'urgence qui se devait d'être validé par un exercice grandeur nature. C'est vendredi 18 octobre que s'est déroulé cet exercice, reposant, entre autre, sur l'efficience des relais de quartier chargés de couvrir la commune, selon un découpage de 11 zones d'habitat distinctes. Voici le film de cet exercice, lancé à 20 heures par un bulletin d'alerte de la préfecture, faisant état de risques d'inondations et de glissements de terrains, consécutivement à de fortes précipitations.

 20 h 14, à la mairie. Le maire et son adjoint contactent les membres du Poste de commandement communal (PCC).

 Dans le même temps, dans un bureau voisin, une autre adjointe, convoque les Relais de quartier (RDQ).

 20 h 22, les premiers RDQ arrivent à la mairie et signent la fiche de présence

 Ensuite, les RDQ se regroupent à la Maison des associations, où leur sont remises leurs fiches de quartiers.

 20 h 30, dans l'attente du message d'alerte à remettre à la population, une petite révision des fiches s'impose

 20 h 51, messages d'alerte en mains, les premiers RDQ quittent la Maison des associations

 21 h 05, les RDQ sont à pied d’œuvre sur le terrain

 Tout au long de la soirée, ils vont aller à la rencontre des habitants, en porte à porte

 21 h 55, les premiers RDQ sont de retour à la Maison des associations

 22 h 20, à la mairie, le PCC commence à exploiter les informations recueillies

 22 h 30, à la Maison des associations, pour les RDQ, le moment est venu de décompresser

22 h 55, à la mairie. L'exercice est terminé. Avec l'aide des conseillers militaires, c'est le moment de faire un premier debriefing, à chaud

Source: Sud Ouest

29 déc. 2012

Préparez-vous aux catastrophes

Un petit clip en anglais intitulé comment survivre à l'ouragan Sandy. En France ce sera plus vraisemblablement une tempête, mais le principe est le même: se préparer au pire.


2 févr. 2012

Dans les Landes, deux communes s'équipent d'une solution satellite pour communiquer en cas de crise

Suite à la tempête Klaus de janvier 2009, au cours de laquelle le réseau téléphonique de certaines communes a été interrompu pendant plus d'une semaine, l'Association des Maires des Landes s'est mise en quête d'une solution de communication alternative fonctionnelle, y compris en cas de crise majeure. Après une expérimentation de six mois, l'association a passé un marché public. Ce jeudi 2 février, deux communes, Ondres et Begaar se sont officiellement équipés de liaisons téléphoniques et internet par satellite, garantissant aux maires un moyen de communication pour maintenir le contact avec les organismes de secours.
Les villes d'Ondres et de Begaar sont les 2 premières communes landaises à s'équiper d'une solution satellite pour conserver un moyen de communication en cas de crise. C'est une première en France, initiée par l'Association des maires des Landes, qui aide financièrement les communes à s'équiper d'une telle solution pour sécuriser un lieu de vie défini par le maire et assurer ainsi une continuité de service en période de crise. France Télécom-Orange a été retenu, via sa filiale NordNet, par l'Association des Maires des Landes pour la mise en oeuvre de cette solution satellitaire.
Dans ce cadre, les mairies des Landes ayant adhéré au Plan communal de sauvegarde bénéficient d'une offre sur-mesure de NordNet, sous la forme d'un abonnement incluant l'accès Internet Haut-Débit et la téléphonie (VOIP) par satellite. L'Association des Maires des Landes prend, quant à elle, à sa charge les coûts liés à la fourniture et à l'installation des équipements (parabole NordNet et boitiers de connexions).
En cas de crise, la commune disposera donc, dans le lieu de vie sécurisé défini par le maire, d'un accès Internet Haut-Débit par satellite, d'une ligne et d'un numéro de téléphone par satellite. Cet équipement est également complété d'un routeur Wi-Fi pour partager, si le maire l'autorise, la connexion sur plusieurs ordinateurs de ses administrés ainsi que 6 adresses de courriels électroniques. Un dispositif précieux en cas de nouvelle tempête.

23 janv. 2012

Création d'une variante mortelle à partir de la souche H5N1

Le 2 décembre 2011, Sébastian Seibt nous annonçait dans France 24 qu’une équipe de scientifiques du centre médical Erasmus de Rotterdam, aux Pays-Bas, a créé une variante extrêmement dangereuse du virus aviaire H5N1 capable de se transmettre aisément d'homme à homme.

C’est dans cette expérimentation follement périlleuse que s’est déjà lancé l’an dernier le Pr Bruno Lina, qui fut à la fois conseiller de Margaret Chan et de Roselyne Bachelot pour notre dernière « pandémie » et qui devrait raser les murs car il porte une grande part de responsabilité dans la faillite monumentale de cette vaccination. Pour faire pardonner son erreur, il a décidé de croiser le virus H1N1 de la grippe porcine, très contagieux mais peu mortel, et celui du H5N1 de la grippe aviaire, moins contagieux, mais souvent fatal. L’expérience, qui est menée au laboratoire de très haute sécurité P4 de Lyon conçu afin de pouvoir accueillir les virus les plus dangereux du monde, a officiellement pour but d’anticiper une éventuelle mutation des deux virus. Ce réassortiment est bien plus dangereux que la grippette qui a effrayé certains d’entre nous car ce virus hybride pourrait se propager facilement d'un humain à un autre. Toutefois, Bruno Lina nous a rassurés : « Toutes les manipulations se font en scaphandre et obéissent à des règlements très contraignants ». Serons-nous condamnés à porter un scaphandre ?

Jusqu’à présent, le virus ne se transmettait pas d'homme à homme, mais des animaux aux hommes. L’autre apprenti-sorcier est donc le professeur Ron Fouchier, de l’institut Erasmus de Rotterdam – nous ne possédons pas l’exclusivité des fous furieux -, qui est parvenu à créer les conditions d'une propagation entre humains. Lors de la quatrième Conférence européenne sur la grippe qui s'est déroulée en septembre à Malte, il a présenté ses recherches menées en laboratoire sur des furets, des cobayes proches du modèle humain. Son équipe est parvenue à réaliser des mutations qui rendent le H5N1 transmissible entre les mammifères, « aussi facilement qu’une grippe normale ».

Selon le site NewScientist, Ron Fouchier aurait soumis ses travaux à la revue américaine de référence Science qui l’aurait refusé pour des raisons de sécurité, sur les conseils de l’US National Science Advisory Board for Biosecurity, qui ne peut interdire, mais dont l’influence est importante.

Fort heureusement, de nombreux scientifiques ont fortement réagi. « Nous devrions mettre au point une meilleure supervision des recherches potentiellement très dangereuses comme celle-ci », a déclaré John Steinbrunner, directeur du Centre de recherche internationale et de sécurité du Maryland

« Vincent Enouf, spécialiste des virus à l’institut Pasteur, rappelle à France 24 que « pour arriver à rendre le virus transmissible de mammifère à mammifère, il a fallu que cinq mutations de la souche interviennent en même temps. Et ces cinq mutations s'étaient déjà produites dans la nature, mais jamais encore en même temps ».

Pour D.A. Henderson, qui supervisa l’éradication de la variole et appartient, lui aussi au Centre de Biosécurité, la fuite potentielle de ce virus serait une catastrophe et il a signalé que le virus bénin de la grippe H1N1 qui circulait avant 2009 s’était déjà échappé d’un laboratoire russe ou chinois en 1977.

Cependant, pour certains scientifiques, cette découverte peut permettre de se préparer à l'éventualité où la même mutation se produirait dans la nature. Elle peut permettre également de tester si le vaccin qui existe actuellement contre le H5N1 est efficace contre cette nouvelle forme du virus, « ce qui n’est pas du tout évident », précise Vincent Enouf.

« Ce n’est pas une bonne idée de mettre entre d’éventuelles mauvaises mains les éléments qui permettraient de copier l’expérience menée par Ron Fouchier », estime Thomas Englesby. « La publication peut être utile, mais il ne faut pas révéler tous les détails de l’expérience », juge, quant à lui, Vincent Enouf.

Il est certain que, pour eux, les « mauvaises mains » sont celles de « terroristes », mais je crois que ces manipulateurs d’armes biologiques sont aussi dangereux que les pires terroristes.

Sylvie Simon NATURA VOX

4 nov. 2011

Le Plan Communal de Sauvegarde en Vidéo


Plan Communal de Sauvegarde par Ministere_interieur

Formation des personnels aux PPMS



De retour d'une formation PPMS dans un établissement périscolaire. Intéressant par les questions posées. Une d'entre elles est particulièrement symptomatique de la méconnaissance des outils de sécurité: "est-ce que l'on a le droit d'utiliser les extincteurs ?"
Eh oui ils ne sont pas là pour attendre les pompiers, mais qui leur à dit ? 
Il y a encore du travail à faire dans les ERP...
Notre cabinet se tient à votre disposition pour assurer la formation de vos personnels.

27 oct. 2011

PCS non réalisés : l'Etat menace de frapper au porte monnaie


Interrogée par les grands medias lors de la présentation de la nouvelle vigilance météorologique de météo France, la ministre du ­Développement durable a rappelé la nécessité pour les communes de mettre en place un plan communal de sauvegarde.
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, « ces plans contiennent des procédures d'alerte et d'évacuation adoptées par les communes ».
Afin d'inciter les municipalités à les élaborer, l'État a conditionné le financement des programmes d'action de prévention des inondations portés par les villes, connus sous l'acronyme « PAPI », à l'établissement d'un plan communal de sauvegarde. De plus, les communes pour lesquelles un plan de prévention des risques est prescrit doivent dorénavant y adjoindre un PCS.
Toutefois, la mesure de l'opérationnalité de ces plans d'organisation pour le jour « j » nécessite pour les villes de réaliser des exercices de simulation. 
Aussi, depuis cette année, l'attribution des financements de l'Etat va en priorité aux communes qui se sont investies dans la mise en œuvre d'un exercice.
La prise en mains du PCS au travers des exercices figure donc parmi les critères permettant d'accorder ou non des aides. D'autre part, les préfets ont reçu ordre d'être très vigilants au développement de ces entraînements. 
Sources: la lettre de sécurité-commune-info du 26.10.2011

30 juin 2011

La canicule, cause de sinistres dans le bâtiment

La sécheresse a des effets multiples, et pas seulement sur les personnes. L’immobilier est en effet toujours fortement touché. Le sinistre bâtiment varie suivant la nature du terrain et les conséquences peuvent être spectaculaires, se traduisant par d’importantes fissures pouvant menacer toute la structure.





Sources: www.eti-construction.fr

17 juin 2011

Parution d'un guide auquel nous avons collaboré


Le Centre Européen de Prévention du Risque d'Inondation (CEPRI) d'Orléans à édité un guide pratique destiné aux maires qui fera référence sur le rôle, l'utilité, le fonctionnement et la réflexion à mener au sujet des réserves communales.

Ce document s’adresse en premier lieu aux maires, à leurs adjoints et à tous les élus ainsi qu’aux services administratifs et techniques des communes.

L’objectif de ce document est d’apporter des éléments méthodologiques pour la mise en œuvre d’une réserve communale de sécurité civile dont la mission principale serait dédiée à la prévention et la gestion du risque d’inondation.

Autour de plusieurs thèmes:
- Qu'est-ce qu'une réserve communale de sécurité civile ?
- Pourquoi créer une réserve communale de sécurité civile ?
- Comment créer une réserve communale de sécurité civile ?
- Comment maintenir une réserve communale opérationnelle dans la durée ?
et des annexes pratiques, ce guide se fonde sur l'expérience et le témoignage de communes pionnières afin de permettre au lecteur de se forger sa propre opinion.

Ce guide mérite d'être lu tant par tous ceux qui ont déjà créé une réserve communale que par ceux qui envisagent de le faire.

Pour avoir participé aux réflexions relatives à ce guide nous pouvons témoigner du sérieux de ses auteurs.

Ce guide est gratuit est téléchargeable sur le site du CEPRI.

15 juin 2011

Comment la Californie se prépare au pire ?




La Californie sous les eaux ? C'est l'hypothèse qui a réuni il y a peu des climatologues du monde entier, à Sacramento, la capitale administrative et politique du Golden State. Objectif : plancher sur la pertinence d'un scénario inédit de catastrophe naturelle, Ark Storm -littéralement « la tempête de l'Arche », en référence à l'Arche de Noé -, prévoyant que des multitudes d'orages pourraient se succéder sans discontinuer pendant un à deux mois, provoquant des pluies diluviennes qui noieraient le centre de la Californie sous 3 à 4 mètres d'eau. Une véritable mer intérieure de plusieurs centaines de kilomètres de long se formerait alors dans la Sacramento Valley, détruisant non seulement cultures et habitations, mais aussi l'essentiel de la vie économique. A la clef, des milliers de morts et des centaines de milliards de dollars de dégâts.

La catastrophe de 1861

Scénario délirant ? Pour les spécialistes de l'Ark Storm, cette hypothèse climatique n'a rien de farfelu : « Ce phénomène s'est déjà produit, en Californie, et nous estimons qu'il se reproduit tous les 100 à 200 ans », estime le Dr Lucy Jones, directrice scientifique du Multi Hazards Demonstration Project à l'US Geological Survey (USGS), en Californie. C'est elle qui a dirigé, pendant deux ans, une équipe d'une centaine de spécialistes du climat et des phénomènes météorologiques extrêmes, dont les travaux ont abouti à la publication d'un rapport de plus de 400 pages.
A la base de leur étude, l'analyse des données et des documents qui attestent de la seule manifestation certaine du précédent Ark Storm. De Noël 1861 jusqu'au mois de mars de l'année suivante, orages, ouragans et tempêtes avaient transformé la Sacramento Valley en un gigantesque lac de plus de 450 kilomètres de long, ruinant pour longtemps élevage et agriculture. Le résultat d'un phénomène atmosphérique poussant d'énormes quantités d'air extrêmement humide à se concentrer au-dessus du Pacifique Nord, puis à dériver jusqu'en Californie, avant de pénétrer très profondément à l'intérieur, le long des principales rivières. Ces masses d'air humide auraient alors déclenché des orages très violents, provoquant pluies et neige sur la quasi-totalité de l'Etat. Depuis, rien de semblable ne s'est encore reproduit. Mais Lucy Jones fait remarquer que si l'on mettait bout à bout les orages historiques de janvier 1969 et ceux de février 1986, la Californie se serait probablement retrouvée dans les mêmes conditions climatiques qu'en 1862... Les experts estiment qu'un Ark Storm au XXI e siècle pourrait détruire un quart des habitations californiennes, sous l'effet notamment de milliers de glissements de terrain. Mais aussi provoquer l'évacuation d'au moins 1,5 million de personnes et causer pour 725 milliards de dollars de dégâts...
Dans le campus de l'USGS, à Menlo Park, tout près de l'université de Stanford et du siège social de Facebook, on est habitué à manier ce genre de chiffres alarmistes. Dans un cadre verdoyant, des centaines de scientifiques tentent de modéliser de la façon la plus précise possible les effets d'un éventuel Ark Storm, ou du fameux « Big One », le tremblement de terre géant annoncé par tous les spécialistes. « Notre métier, c'est de construire des scénarios à partir des informations que nous recueillons grâce à nos instruments de mesure », explique, cartes à l'appui, Keith Knudsen, directeur adjoint de l'Earthquake Science Center, à l'USGS. « Ces modèles aident les dirigeants politiques ou économiques à mieux se préparer pour faire face à une catastrophe naturelle », résume-t-il. « Par exemple, le patron d'une entreprise de semi-conducteurs voudra savoir à partir de quelle puissance un tremblement de terre est susceptible de détruire son usine. Cela affectera ses plans de secours d'urgence mais aussi le montant de son assurance... »
Toute la côte californienne est traversée, du nord au sud, par la faille de San Andreas, à l'origine du tremblement de terre de 1906 qui a complètement ravagé San Francisco. Pour autant, c'est une autre faille, celle de Hayward, plus petite mais positionnée en face de la Silicon Valley, qui inquiète le plus les spécialistes. « Nous venons d'entrer dans une période où elle pourrait bientôt bouger », prévient John Rundle, professeur de géologie à l'université UC Davis, qui estime que celle-ci est active tous les 150 ans environ. Or, c'est en 1868 (il y a 143 ans !) que cette faille a provoqué son dernier tremblement de terre, auquel Mark Twain, qui vivait alors à San Francisco, a consacré un chapitre entier dans l'un de ses livres...

Plusieurs axes de fragilité

Le Golden State est-il prêt à affronter de tels séismes ? Du côté scientifique, surtout depuis les événements du Japon, la mobilisation est totale. « Nous sommes en train d'installer dans l'océan Pacifique de nouvelles bouées équipées de capteurs, qui vont nous renseigner sur la formation possible de phénomènes météorologiques extrêmes », assure Keith Knudsen. Si ces bouées envoient un jour des signaux inquiétants, l'USGS recommandera d'activer immédiatement des mesures préventives. « Par exemple, nous pourrons agir sur la régulation des principaux barrages de façon à mieux gérer l'arrivée de nouvelles quantités importantes d'eau », indique Sonny Fong, responsable des programmes de préparation d'urgence au California Department of Water Resources. Les plans préparés par l'USGS ont déjà permis de positionner à l'avance des équipements de secours. Des grues, par exemple, ou des trains qui serviraient aux évacuations d'urgence.
Même les militaires se préparent. « Cet été, la Navy procédera à des manoeuvres d'évacuation de ses principaux navires hors de Pearl Harbor, comme si l'Ark Storm était en cours de formation », indique Dale Cox, de l'USGS.
Depuis que le scénario de l'Ark Storm existe, la California Emergency Management Agency (CalEMA) a décidé de renforcer sa coopération avec l'US Geological Service, déjà active pour la mise au point de programmes de secours d'urgence lors de tremblements de terre. Il s'agit de désigner des points stratégiques (hôpitaux, écoles, routes, etc.) sur lesquels les sauveteurs concentreraient leurs moyens pour soigner, héberger ou déplacer la population en cas de catastrophe naturelle.
De leur côté, les dirigeants politiques préparent aussi la Californie à faire face aux prochaines secousses sismiques. Dans la région de San Francisco, qui inclut la Silicon Valley, ils ont décidé le financement d'importants travaux pour permettre au BART (l'équivalent du RER parisien) de résister à un fort tremblement de terre. Notamment sur la partie de son parcours qui s'effectue sous l'eau, entre les villes de San Francisco et d'Oakland. Mais ces travaux ne seront pas achevés avant 2014. Idem pour le grand pont qui relie ces deux villes, le Bay Bridge : un deuxième, répondant aux normes antisismiques les plus sévères, est en cours de construction à quelques mètres du premier. Mais il ne sera pas achevé avant deux ou trois ans.
Autre axe de fragilité : l'eau ; 85 % de l'eau potable consommée par les habitants de la région transitent par un système de canalisations souterraines. En service depuis près d'un siècle, il ne résisterait pas à une très forte secousse provenant de la faille Hayward, estiment les spécialistes. Là encore, des travaux sont en cours pour éviter que toute la région ne soit privée d'eau potable en cas de tremblement de terre.« Mais d'ici à la fin de tous ces travaux, nous ne pouvons que croiser les doigts », reconnaît la géologue Mary Lou Zoback, responsable des risques antisismiques à l'agence Risk Management Solutions.

Une minute pour s'organiser

D'autres mesures de protection devraient être prises, estiment des scientifiques comme le professeur Richard Allen, du Seismological Laboratory, à l'université de Berkeley. Ce dernier milite pour la mise en place d'un système d'alerte anti-tremblement de terre qui serait actionné automatiquement à la réception de certains signaux -un système déjà mis en place au Japon. Il permettrait de donner l'alerte jusqu'à une minute avant la secousse. Un délai a priori minime, mais pourtant déterminant d'un point de vue économique, et surtout humain. Une telle alerte permettrait, par exemple, aux entreprises de la Silicon Valley de couper en urgence l'alimentation électrique de leurs chaînes de fabrication et éviter ainsi de nombreux incendies ou explosions. Un tel dispositif ferait aussi s'arrêter immédiatement les trains, avant que les rails endommagés ne provoquent des déraillements mortels.
Quel que soit le niveau de protection qui sera offert un jour offert aux Californiens, le plus important n'est peut-être pas là. En effet, malgré l'évidence du risque (l'USGS estime qu'il y a 50 % de chances qu'un séisme majeur survienne dans les vingt ans), la plupart des habitants ne font pas grand-chose pour s'y préparer. Selon une enquête réalisée par la CalEMA, moins d'un sur cinq a fait expertiser son domicile pour savoir comment celui-ci pourrait résister à un fort tremblement de terre. Moins de la moitié des habitants dispose d'outils de secours, ou a fait un minimum de provisions d'urgence.
Une passivité si préoccupante que les autorités ont décidé d'un grand jour de répétition générale. Ce sera le 21 octobre prochain, à 10 h 21. A cette minute précise commencera le Shake Out Drill. Dans tout l'Etat, des sirènes retentiront pour inviter la population à faire comme si un tremblement de terre commençait. Ceux qui sont dans la rue devront se coucher par terre ou s'agripper à quelque chose de solide, dans les maisons ou les entreprises, les autres devront s'abriter sous un bureau ou une table.
Par la suite, les pompiers, la police et tous les autres services d'urgence organiseront des opérations de secours factices, aussi bien dans les grandes villes que dans les plus petites. A Los Angeles, le département des pompiers (LAFD) a déjà formé plus de 30.000 citadins comme auxiliaires de fortune lorsqu'il faudra venir en aide à l'ensemble de la ville. Par ailleurs, des équipes composées d'ingénieurs de travaux publics, de chirurgiens urgentistes, de spécialistes en produits toxiques, etc. ont été constituées virtuellement dans toute la Californie. Ces volontaires, qui devront se mobiliser et se réunir d'urgence en cas de catastrophe naturelle, participeront activement à l'exercice.
Par ailleurs, l'Earthquake Country Alliance, organisatrice de l'événement, déploiera des milliers de volontaires pour faire, ce jour-là, de la pédagogie et de la formation sur les attitudes à adopter en cas de séisme. Pour l'instant, sur 38 millions de Californiens, un peu plus de 8 se sont inscrits pour participer au Shake Out Drill. Un bon début...
Michel Ktitareff, Les Echos