20 déc. 2010

Les Réserves Communales de Sécurité Civile encouragées par le Sénat

Le Rapport d'information parlementaire n° 174 (2010-2011) intitulé « Pour une réserve de sécurité nationale » de M. Michel BOUTANT et Mme Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, fait au nom de la commission des affaires étrangères du Sénat, a été déposé le 14 décembre 2010.Le rôle, la place et l’avenir des Réserves Communales de Sécurité Civile y tiennent une place non négligeable.


La loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 a créé un nouvel outil de mobilisation civique, les réserves communales de sécurité civile. Elle apporte un élément de réponse à la difficulté de mobilisation des personnels nécessaires à la gestion des crises civiles et au traitement de leurs effets.

Les réserves communales de sécurité civile ont pour objet d'appuyer les services concourant à la sécurité civile en cas d'événements excédant leurs moyens habituels ou dans des situations particulières. A cet effet, elles participent au soutien et à l'assistance des populations, à l'appui logistique et au rétablissement des activités. Elles peuvent également contribuer à la préparation de la population face aux risques.

Les réserves communales ont vocation, en situation de crise et après la crise, à apporter un soutien et une assistance aux populations.

Au 19 août 2009, 245 réserves communales étaient recensées et 306 étaient en projet. Au total, on compte 2 109 réservistes communaux de sécurité civile. On compte en moyenne 22 réservistes par réserve communale. Ces communes représentent 3 millions de personnes.

PROPOSITIONS DU RAPPORT

Au regard du diagnostic établi, la mission préconise de travailler dans plusieurs directions.

a) Accélérer la mise en place de réserves de sécurité civile

La mission préconise en premier lieu la définition par le ministère de l'intérieur d'une politique en faveur du développement des réserves communales.

La mission estime souhaitable de renforcer les incitations financières de l'Etat à la mise en place du Plan communal de sauvegarde. La mission préconise en outre d'obliger les plans communaux de sauvegarde à prévoir un volet concernant les réserves communales de sécurité civile.

La mission souhaite que les pouvoirs publics relancent et accompagnent la mise en place des réserves communales dans les communes dont des risques importants présentent un caractère de forte probabilité et de récurrence.

b) Étendre le champ d'intervention des réserves de sécurité civile

La mission propose de revenir sur la possibilité de créer des réserves départementales de sécurité civile. Elle propose également que les réserves communales soient autorisées à participer à des actions au-delà des limites de la commune. Dans le cas de catastrophe naturelle, il importe de prévoir qu'une commune puisse mettre à disposition d'une autre commune sa réserve de sécurité civile au titre de la solidarité quitte à ce que cette prestation fasse l'objet d'un remboursement.


 c) Rémunérer les réservistes communaux

La mission estime que la professionnalisation des réserves communales passe par la rémunération de ses membres.

d) Renforcer les possibilités de formation et d'entraînement

La professionnalisation des réserves doit enfin aller de pair avec un renforcement des possibilités de formation et des entraînements, en lien avec les services départementaux d'incendie et de secours et les services de l'Etat.

Sources: Sénat

27 nov. 2010

Les communes face aux risques naturels

L’Insee vient de publier un état du nombre de communes ayant été impactées au moins une fois par un phénomène naturel, ces 20 dernières années (1988 – 2008).



Inondations intérieures (et phénomènes associés) :
Communes touchées au moins une fois depuis 20 ans : 20 334

Mouvements de terrain (dus à la sécheresse)
Communes touchées au moins une fois depuis 20 ans : 7 915

Mouvements de terrain (hors sécheresse)
Communes touchées au moins une fois depuis 20 ans : 1 259

Séismes
Communes touchées au moins une fois depuis 20 ans : 576

Inondations marines (et phénomènes associés)
Communes touchées au moins une fois depuis 20 ans : 471

Phénomènes atmosphériques
Communes touchées au moins une fois depuis 20 ans : 411

Avalanches
Communes touchées au moins une fois depuis 20 ans :40

26 nov. 2010

Un système anti crues innovant

Pour se protéger contre les éventuelles conséquences d’une inondation, l’Agence française de Développement s’est équipée d’un système anti-crue démontable et mobile.


Les inondations sont fréquentes en France. Il s’agit d’ailleurs, selon le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du territoire, du premier risque naturel sur notre territoire : 8 000 communes, plus de 20 000 km² et près de 4,5 millions de Français y sont exposés. Comme de nombreuses villes, Paris est exposée aux crues de la Seine. En 1910, la ville a d’ailleurs connu l'une des plus importantes inondations de son histoire.

Le 28 janvier 1910, la Seine en crue, depuis une dizaine de jours, fait connaître à Paris l’une des plus importantes inondations de son histoire. Le fleuve débite à 2 400 m3/s, l’eau atteint 8,62 mètres sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz et le débordement est tel que la décrue prendra plus d’un mois. Les dommages sont particulièrement importants : la moitié de la ville est inondée, 20 000 Parisiens sont sinistrés. Les dommages sont estimés pour le département de la Seine (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) à une somme équivalente à 17 milliards d’euros.

Une étude menée par la DIREN (Direction Régionale de l’Environnement), en 1998, a évalué qu’une crue semblable à celle de 1910 engendrerait désormais plus de 12 milliards d’euros de dégâts en région Ile-de-France dans l’état actuel d’urbanisation du lit majeur de la Seine. Or, une telle crue aurait chaque hiver, 1 chance sur 100 de se reproduire…

L’AFD (Agence Française de Développement), en charge de financer, par des prêts à long terme et/ou des subventions, le développement économique et social de près de 80 pays en voie de développement et des Collectivités d'Outre-Mer, a son siège situé 5, rue Roland Barthes dans le XII ème arrondissement de Paris. Cet immeuble de bureaux est distant du lit de la Seine d’environ 400 mètres, et se trouve dans une zone où, selon le PPRI (Plan de Prévention du Risque Inondations) de Paris, la hauteur d'eau serait de 34,70 mètres (par rapport au fond de la Seine) en cas de crue centennale.

Occupant une surface au sol de 4 620 m², le bâtiment est composé de 7 étages et d’un sous-sol : un niveau de locaux techniques et 3 niveaux de parkings souterrains. En cas d’inondation de type 1910, le rez-de-chaussée serait envahit par 58 cm d'eau et les sous sols noyés. Quant au point le plus bas de la voirie autour du bâtiment, la hauteur d'eau maximum y atteindrait 1,64 m.

Pour préserver les équipements et faciliter la reprise d’exploitation suite à une crue, l’AFD a souhaité se doter d'une protection périmétrique amovible extérieure. Après étude, c’est le K-System d’ESTHI qui a été retenu.

La protection périmétrique ESTHI est robuste (en aluminium extrudé) et réutilisable à chaque menace d’inondation. Mais cette solution présente surtout l’avantage de ne nécessiter aucuns travaux de voirie (pas de travaux de génie civil, pas besoin de constructions et d’adaptations de sols au préalable, absence de rails au sol, etc.). Il n’a donc pas été nécessaire de demander d’Instruction Technique de Voirie, obligatoire lorsque l’on creuse les trottoirs parisiens en raison de l’importance du réseau souterrain.

 La solution ESTHI installée se décompose en 2 parties :

- La mise en place d’un système anti-crue démontable et mobile K-system pour la zone à protéger. Constitué de poutres horizontales et étanches en aluminium extrudé et de glissières inclinées, le K-system est autobloquant et évite le coulage de fondations. Le système forme un angle à 45° avec le sol : l’eau exerce une charge sur la surface inclinée, le poids de l’eau stabilise la barrière et l’immobilise au sol. D’une longueur de 300 mètres, le K-system mis en place devant l’AFD est d’ailleurs le plus grand jamais installé. Toutefois, ce type de protection inclinée est limité à une hauteur de protection d'1,30 m.

- L’installation d’un mur de batardeaux aluminium ancrés par des poteaux en applique dans le sous bassement du bâtiment pour la zone où la hauteur d’eau attendue en cas de crue est la plus haute (rue de Rambouillet : 1,65 mètres). Les poteaux aluminium sont fixés, au moment de la crue, sur la façade de l'AFD à l'aide de chevilles pré-installées.

L’ensemble de cette protection démontable est facilement stockable et facile à mettre en place même dans l’urgence. La barrière, en cas de crue de la Seine, sera montée en 1 journée par 6 personnes.

Sources: DR



13 oct. 2010

Une maison anti catastrophes naturelles

Construire une maison capable de résister à une inondation, un tsunami ou un tremblement de terre, voilà le pari qu’ont relevé les architectes du cabinet américain Peek Ancona.


Construite en Californie près de la faille San Andréa, elle a une “plug-inability”. C’est-à-dire qu’elle est constituée de parties préfabriquées qui s’emboîtent et se complètent à partir d’une base commune solide, renforcée par des pierres gigantesques et une structure d’acier surplombée par des colonnes conçue pour résister aux vagues. Ainsi il est possible de l’agrandir à volonté (ou presque) sans avoir à retoucher à la maison existante.

Le résultat ? Une belle maison en bois, sur plusieurs niveaux et très largement ouverte sur l’extérieur qui, construite sur un terrain dur, peut aisément convertir sa terrasse en embarcadère.


Une éco-maison aussi.

Les exigences du clients étaient claires. Un maximum de matériaux renouvelables, naturellement isolants et le minimum d’altération du terrain. Les architectes ont ainsi utilisé le cèdre rouge, ressource locale et isolante qui se fond naturellement dans le paysage.

Il existe d’autres Smart House, à l’image de la “hurricane-proof beach house” conçue par Ray Huff en 1998 en réaction à l’ouragan Hugo qui avait détruit près de 40 000 maisons en Caroline du Sud en 1989. Cette maison-cube est renforcée par de l’acier et ses fondations en pilotis s’enfoncent profondément dans le sol pour permettre aux vagues provoquées par le vent de passer en dessous.

Dans un genre plus populaire, on peut aussi parler des “float-houses” installées à la Nouvelle-Orléans. Conçues par le cabinet Morphosis pour se transformer en radeau lorsque le niveau de l’eau monte, elles sont aussi écologiques (panneaux solaires, récupération d’eau de pluie, ..) et abordables (moins de 100 000 €). Par conséquent, elles sont un peu moins jolies même si l’intérieur est pas mal. Le projet a été financé par Brad Pitt et sa fondation "Make it Right" fondée en 2005 après l’ouragan Katrina.

7 sept. 2010

Le respect des réglementations antisismiques a épargné de nombreuses vies en Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande a été frappée, samedi 4 septembre à 4 h 35 du matin (heure locale), par un des séismes les plus violents de son histoire, dont l'épicentre est localisé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la deuxième ville du pays, Christchurch. D'abord classée au niveau 7,4 sur l'échelle de Richter, son amplitude a été revue à la baisse, à 7,1, soit une énergie dissipée deux fois moins importante. On ne déplore que deux blessés graves.



Les dégâts, d'un montant estimé à 1,12 milliard d'euros, n'en sont pas moins considérables : le premier ministre néo-zélandais, John Key, a déclaré que 100 000 habitations, soit deux sur trois dans la région, ont été endommagées. L'électricité et l'eau courante ont été rétablies dans la plupart des sites, mais 200 personnes se trouvaient encore dans des centres d'hébergement d'urgence, lundi 6 août. L'état d'urgence a été prolongé jusqu'à mercredi et l'armée déployée pour prévenir tout pillage.

Comment expliquer que ce séisme ait fait si peu de victimes ?

Une des raisons pour lesquelles le bilan humain a été presque nul, c'est que les bâtiments sont bien construits. La plupart disposent de charpentes en bois, en conformité avec le code de l'architecture. Celui-ci tient compte de l'expérience tirée de nombreux séismes qui par le passé ont été meurtriers, notamment dans les immeubles en brique. On évite désormais ce type de maçonnerie. Mais ce bilan tient aussi probablement à une bonne dose de chance.

Il ne suffit pas de disposer d'un code de l'architecture, il faut aussi qu'il soit respecté...


C'est le cas. L'ensemble du dispositif parasismique néo-zélandais remonte au tremblement de terre du 3 février 1931. Survenu dans la région d'Hawke's Bay, sa magnitude avait été estimée à 7,8 sur l'échelle de Richter. Il avait fait 256 morts et des milliers de blessés. C'est après cette catastrophe que la Nouvelle-Zélande a créé un système d'assurance pour mieux couvrir ce type de catastrophe naturelle. C'est aussi à ce moment-là qu'a été mise en place une commission chargée de l'étude et de la prévention des séismes, ainsi que de la gestion d'un fonds d'intervention, et qui existe toujours.
Le pays a ensuite vécu pendant plusieurs décennies sans connaître de séismes de grande ampleur, avant une recrudescence à la fin du siècle. Si bien qu'il bénéficie d'une bonne préparation et d'une planification solides. Le respect des réglementations antisismiques a épargné nombre de vies en Nouvelle-Zélande.


Sources: Hervé Morin - "Le Monde"