5 août 2009

La prévention des inondations reste insuffisante

Un rapport pour le ministère de l'Ecologie dresse un bilan peu flatteur des efforts de prévention des inondations conduits depuis 2002. La directive européenne sur les inondations doit être transposée en droit français avant la fin de l'année.


Un rapport rédigé pour le conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) sur la mise en oeuvre des programmes de prévention des inondations montre que les bonnes intentions ne sont pas toujours suivies d'effet.
Décidés en 2002, après les épisodes dramatiques dans la Somme, ces programmes devaient à la fois pousser les collectivités à entretenir chez les habitants le souvenir des inondations, inciter les élus à lancer des travaux et aider les particuliers à prendre des mesures de préventions chez eux.

Le bilan dressé par le rapport est sévère. D'abord sur les actions de communication, qui « restent trop générales et ne sont pas ciblées sur de l'information préventive ». A l'époque de la catastrophe de l'Aude, la ministre de l'Ecologie d'alors, Roselyne Bachelot, avait promis la généralisation de repères de crues, destinés à éviter que les populations oublient la menace de la montée des eaux. « Certains messages pourtant déjà payés aux communes ne sont toujours pas posés », déplore le rapport, qui reconnaît que les 47 conventions signées avec les collectivités ont permis d'accélérer l'engagement des maîtres d'ouvrage et permis d'avoir une approche globale du problème.
Signées en octobre 2007, elles prévoient 737 millions d'euros de dépenses, dont 247 millions à la charge de l'Etat. Mais les décaissements sont très lents. Dans les programmes sélectionnés, la part des travaux hydrauliques, tels que le relèvement des digues, reste prépondérante. Les responsables ne parviennent pas à convaincre les municipalités à pousser les habitants à prendre des mesures de prévention individuelles, qui peuvent parfois se révéler moins coûteuses. Le rapport pointe également le fait que le régime d'assurance des catastrophes naturelles « n'incite guère au développement des initiatives personnelles ».

Après examen de ce rapport publié en avril et récemment mis sur le site du ministère, une circulaire a été envoyée aux préfets leur demandant de faire un bilan des programmes d'action dont ils ont la charge.
Prochaine étape : la transposition de la directive européenne sur les inondations qui devrait formaliser les règles de prévention et de gestion des crues. La date limite est fixée à la fin de l'année. Le texte européen prévoit que les Etats établissent une évaluation préliminaire du risque inondation avant décembre 2011 en se basant sur les crues historiques. Des cartes précises devront être réalisées deux ans plus tard, afin d'être capables de se doter de plans de gestion du risque en 2015. Espérons que son application sera plus rapide que la directive sur les eaux résiduaires urbaines que la France ne respecte toujours pas dix-huit ans après son adoption !
Source: JULIE CHAUVEAU, Les Echos