L'héritage du Tsunami : Innovation, percées et changement

Pour mieux répondre aux catastrophes naturelles, les gouvernements doivent investir davantage dans la réduction des risques encourus par les communautés vulnérables et veiller tout particulièrement à la prise en compte des sexospécificités dans le processus de relèvement, indique un rapport présenté aux Nations Unies.
Ce rapport, intitulé « L'héritage du tsunami : innovation, percées et changement », montre en effet que l'implication des communautés locales est aussi déterminant que l'installation de systèmes d'alerte précoce de pointe. Il souligne également la nécessité, pour les pouvoirs publics, d'incorporer les mesures de réduction de risques de catastrophes dans les plans de développement national.
Ce rapport décrit les enseignements tirés de la réponse mondiale en faveur du relèvement après le tsunami.
Il expose aussi les meilleures pratiques susceptibles de contribuer à prévenir les catastrophes naturelles et à s'y préparer. « Notre capacité à gérer les catastrophes naturelles est bien meilleure que nous le pensions », a déclaré M. Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, en réaction à ce rapport. « Nous ne pouvons certes pas empêcher ce type d'événement, mais nous avons la capacité de diminuer la puissance potentielle de telles catastrophes. Pour cela, il nous faut faire preuve d'une grande prévoyance et mettre en oeuvre une planification avancée et non simplement des secours d'urgence. Ce rapport me paraît donc très éloquent à cet égard ».
Depuis le tsunami meurtrier qui a frappé l'océan Indien en 2004, il y a eu un débordement d'activités menées par les gouvernements, les institutions internationales et les organisations de la société civile en vue de la création de systèmes d'alerte précoce aux niveaux national et régional. Pas moins de 24 plates-formes flottantes de détection avancée ont été placées dans l'océan Indien et 168 gouvernements ont adopté des mesures préventives destinées à réduire les divers risques en cas de catastrophe naturelle. En outre, 250 000 nouvelles habitations en dur ont été édifiées, plus d'une centaine de ports et d'aéroports reconstruits ainsi que 3 000 écoles et des centaines d'hôpitaux réhabilités.
« En qualité d'envoyé spécial des Nations Unies pour l'après-tsunami, je suis heureux de pouvoir aider les pays et les communautés touchés par le tsunami à s'engager en faveur d'une « meilleure reconstruction », a déclaré le président Bill Clinton. « Grâce au flot ininterrompu de contributions en temps, compétences, argent et équipements nécessaires, fournies conjointement par les Nations Unies, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, les centaines d'ONG impliquées, les gouvernements donateurs, les entreprises du secteur privé, les citoyens et les pouvoirs publics des communautés touchées ainsi que les citoyens du monde entier, des avancées significatives ont été réalisées en matière de reconstruction, de prévention et d'atténuation des futures catastrophes. Mais il reste encore beaucoup à faire. J'ai l'espoir que nous poursuivrons et renforcerons nos efforts pour promouvoir une bonne gouvernance, un développement économique adéquat et une planification préalable aux catastrophes, même en ces temps de crise économique ».
Lors de la catastrophe du tsunami en 2004, bon nombre de personnes n'ont pu avoir accès à l'aide, du simple fait de leur sexe, de leur appartenance ethnique, de leur âge, de leur classe sociale, de leur religion ou de leur profession, souligne le rapport. Ainsi, les femmes ont-elles été particulièrement touchées par ce désastre.
Cependant, selon le rapport, le processus de relèvement a permis de traiter les disparités sociales sous-jacentes dans la région, de renforcer la protection des droits de l'homme des groupes marginalisés et de créer un environnement favorable à la participation sociale. La capacité des communautés à répondre à des systèmes d'alertes précoce a été améliorée et les programmes de sensibilisation aux catastrophes ont été inclus dans bon nombre de programmes scolaires.
En outre, plusieurs pays ont adopté des mesures antidiscriminatoires visant à aider toutes les victimes à bénéficier de l'aide, notamment en cas de conflit. « L'effort de relèvement après le tsunami a démontré qu'en travaillant main dans main et en collaborant avec les communautés locales à toutes les étapes du processus, nous pouvons véritablement parvenir à une meilleure reconstruction », a déclaré Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement et présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement. « L'une des premières et principales leçons tirées du tsunami est que tous les pays ont besoin de mieux se préparer à l'éventualité d'une catastrophe naturelle. Pour cela, il est nécessaire que les gouvernements, les Nations Unies et les autres partenaires concernés prennent des mesures audacieuses pour s'assurer de la mise en place effective de toutes les actions de prévention destinées à réduire les risques liés aux catastrophes ».
Le tsunami qui a frappé l'océan Indien le 26 décembre 2004 a entraîné la mort de plus de 228 000 personnes dans 14 pays en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud et en Afrique, faisant des victimes de 40 nationalités différentes et des dégâts matériels estimés à près de 10 milliards de dollars américains. Les zones côtières et les écosystèmes dans les régions frappées ont été totalement dévastés et des milliers de villages engloutis sous les flots.

